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DES QUESTIONS QUI RESTENT A CREUSER ? 

 

 

  Nouvelle formule de participation ?

  • Le robo-advisory rend économiquement accessible le conseil financier automatisé à des millions de salariés. Or ce conseil automatisé repose sur des modèles.

    • D’abord, le profilage de l’épargnant à travers un questionnaire automatisé. Ce questionnaire de profilage n’est pas normé – les régulateurs n’ayant d’ailleurs pas nécessairement envie d’assumer la responsabilité de normes qu’ils édicteraient. En conséquence, chaque robo-advisor peut avoir une analyse quelque peu différente du profil et de la tolérance au risque de l’épargnant. Si ce profilage est de la responsabilité du prestataire, l’entreprise pourrait néanmoins s’intéresser à ce questionnaire et en tester a minima la cohérence.

    • Ensuite la modélisation mathématiquement permettant d’optimiser le rendement espéré pour un niveau de risque consenti. Ces modèles varient d’un prestataire à l’autre, à commencer par les hypothèses utilisées qui peuvent faire varier du tout au tout les résultats obtenus. Quelle est la  mesure du risque ? Volatilité, perte maximale… Quel est l’historique utilisé ? long ou court, réactif ou relativement inerte par rapport aux fluctuations des marchés financiers. Quel historique de corrélation utiliser entre les rendements attendus ? Quelles hypothèses de rendement futur faut-il retenir ? A quelle fréquence doit-on les réviser ? Faut-il combiner stratégie et tactique d’investissement ? Sous quelle forme ? L’humain, sous la forme de comités d’investissements le plus souvent, doit-il utiliser le robo-advisor comme un simple outil de plus à sa disposition?  Ou au contraire, faut-il confier à la machine le soin d’analyser froidement et d’éviter ainsi les biais psychologiques bien connus qui conduisent à vendre dans la panique et à racheter dans l’euphorie ?

  • Face à cette multitude de choix et de pratiques qui se cachent derrière le terme générique de robo-advisor, l’entreprise pourrait utilement analyser les mécanismes qui sous-tendent à leur élaboration et leur fonctionnement

  • En guise de conclusion, n’oublions pas les limites inhérentes à tout processus de modélisation. Comme le rappelais Nassim Nicholas Taleb dans son ouvrage « Le cygne noir - La puissance de l’imprévisible » :  « Au cours des 50 ans qui viennent de s’écouler, les 10 jours les plus extrêmes sur les marchés représentent la moitié des bénéfices … 10 jours sur 50 ans. Et pendant ce temps nous nous noyons dans des bavardages … ceux qui utilisent des « sigmas » pour mesurer le degré de risque et de hasard sont des charlatans … ». La virulence de son propos souligne l’extrême prudence qui doit accompagner tout effort de modélisation et toute l’humilité nécessaire quant à leur interprétation.

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