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QUELLES INFLEXIONS APPORTER A L’EPARGNE D’ENTREPRISE  ?

 

     Remettre le risque de l’épargnant à long-terme au centre de la réflexion et adapter les gammes proposées ?

  • Le risque d’un investisseur en épargne salariale c’est le risque de cash-flow réel à long terme[1]. Il convient donc d’éviter le monétaire et l’obligataire, et de privilégier la détention d’actifs indexés sur la croissance nominale (comme le fonds diversifiés, actions, de performance absolue). Les actions restent à très long terme (15-20 ans)  le seul actif protégeant l’investisseur contre l’inflation.

  • La diversification permettra aussi de rendre l’épargne plus robuste : diversification des risques (exposition géographique pays développés / émergents / zone Euro / ex  zone Euro) et ses styles de gestion (stratégies de performance absolue par exemple). Des progrès restent à accomplir pour accroître l’internationalisation des portefeuilles d’épargne salariale.

  • Introduire de nouvelles stratégies diversifiées a du sens pour accompagner et augmenter une exposition action  et permettre à l’investisseurs de maintenir son exposition (pour les clients fortement averses au risque) dans les phases turbulentes.

  • Pour les  portefeuille à très forte dominante obligataire  (supérieur à 60%) : il faudra veiller à abaisser sa duration autour de  2 à 4 ans contre 7 à 9 normalement ou basculer vers des produits de performance absolue ou flexibles plus diversifiés et/ou chercher des actifs obligataires à fort portage et faible duration comme la dette High Yield ou émergente.

 

[1] Le but de l’épargnant est d’accroître son pouvoir d’achat à long terme en investissant dans des actifs qui lui fournissent des revenus qui ne subiront pas l’érosion monétaire

 

 

  La remontée des taux impactera mécaniquement l’obligataire mais également les autres classes d’actifs

  • De manière générale, pour les actifs reposant sur l’endettement, un environnement de hausse des rendements obligataires est plutôt néfaste même s’ils peuvent faire mieux que les obligations en elles-mêmes. Ainsi, en cas de hausse des taux, l’ensemble des marchés obligataires sera affecté (crédit « corporate », High Yield) ainsi que des secteurs spécifiques du marché actions comme l’immobilier, les services publics, ou les télécommunications, qui du fait de leur endettement élevé et la forte visibilité de leurs cash flows sont parfois perçus comme des « quasi-obligations ».

  • A l’inverse, les actions plutôt cycliques (consommation discrétionnaire, industrielles, matériaux) peuvent bénéficier de l’amélioration économique qui normalement accompagne une hausse des taux. Il y a donc une notion de bonne et de mauvaise hausse des taux selon l’origine de celles-ci (reprise de la croissance, choc inflationniste…).

  • Les actions du secteur bancaire peuvent aussi bénéficier d’une hausse des rendements obligataires grâce à leur activité de « transformation » puisque ces dernières prêtent à long-terme et se financent pour une grande partie à court terme avec des dépôts souvent non-rémunérés.

 

     Au vu de l’environnement actuel (mars 2017) et dans une optique de long-terme,

    une diversification vers les actions peut-être pertinente ?

 

  • Cela nécessite de faire davantage de pédagogie sur les actions et de s’interroger quant à la capacité des épargnants de supporter le surcroit de volatilité induit par ces types de placements diversifiés en actions.

  • Plusieurs éléments militent en ce sens :

    • Tout d’abord l’épargne salariale est un réceptacle bien adapté pour ce type de gestion avec un blocage de 5 ans ou jusqu’à la retraite pour le PERCO. Il n’est pas indispensable de suivre quotidiennement la valorisation de ses avoirs.

    • Il est aussi possible de panacher plusieurs styles de diversification : diversification actions, diversification globale, stratégies long-short,…

    • Il est enfin important de faire comprendre aux clients que la diversification, pendant plusieurs années,  pourrait être la seule solution pour trouver des performances positives alors que produits de taux et immobilier sont peut-être survalorisés

  • A titre d’illustration, fin février 2017, le graphique ci-dessous compare les rendements obligataires et les rendements du dividende de quelques grandes entreprises. On y voit que leurs dividendes sont non seulement bien supérieurs aux rendements que ces mêmes émetteurs « payent » sur le marché obligataire. De plus, ces dividendes ne sont qu’une fraction (généralement 50%) du bénéfice total qui revient aux actionnaires.

     Revoir les grilles de gestion pilotée du PERCO  ?

 

  • Au cours des dernières années, la gestion pilotée est devenue le choix de gestion par défaut dans le PERCO. Si ce principe est bon, il convient de s’interroger sur la nature de ces grilles. Or, il apparaît que selon les offres, les paramètres et leur fréquence de mise à jour (rendements futurs, risque, corrélation) sont très variables. En outre, dans un contexte de remontée des taux d’intérêt et de volatilité obligataire plus élevée, il est urgent d’actualiser ces grilles, si tel n’est pas encore le cas.

  • Certains acteurs l’ont déjà fait, et très logiquement ces mises à jour se sont traduites par la baisse des expositions obligataires en faveur des actifs actions sur les horizons longs, et en faveur des actifs monétaires sur les horizons courts.

  • Notons enfin, que pour les fonds à horizon (ou générationnels), le principe est identique et qu’il n’y a pas lieu de les distinguer des grilles de gestion. La mise à jour s’impose de la même manière au détail près que les fonds horizons bénéficient d’une plus grande granularité entre les sous-classes d’actifs et bénéficient par conséquent d’une allocation tactique du gérant entre ces sous-classes d’actifs.

 

 

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