LES FONDS A GARANTIES
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Si les fonds offrant des garanties ont connu leur heure de gloire à la suite de la crise de 2008 dans un contexte où notons au passage « le mal était déjà fait », le contexte de taux actuel oblige la plupart des sociétés de gestion à les fermer un à un.
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Sur des horizons longs comme la retraite, l’intérêt de proposer une garantie explicite du capital est faible :
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le risque est mesuré notamment si les salariés lissent leurs investissements.
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le niveau très faible des taux d’intérêt rend ces garanties encore moins attractives voire impossible à proposer.
Comment fonctionne le mécanisme de garantie ?
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En général, les solutions proposées garantissent la plus haute valeur liquidative (VL) constatée d’ici à l’échéance. Pour ce faire, la société de gestion scinde le portefeuille d’actifs en deux parties : ‘actifs sans risque’ généralement investis en monétaire ou obligataire de première qualité, et ‘actifs risqués’.
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La part des ‘actifs risqués’ vs ‘sans risque’ dépendra de l’échéance et du niveau des taux d’intérêt sans risque.
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Prenons un exemple. La VL est de 100€, l’échéance est de 5 ans et les taux d’intérêt ‘sans risque’ à 5 ans sont de 3%.
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La société de gestion garantit, de fait, que la VL du fonds à l’échéance ne sera pas inférieure à 100€.
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Pour ce faire, il suffit d’investir X en actifs sans risque tel que X x (1+3%)5=100, soit 86,26€.
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Le solde 100 – 86,26€, soit 13,74€ pourra être investi sur des actifs plus risqués (et donc, on l’espère, plus rémunérateurs).
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Moins l’échéance sera longue et plus les taux d’intérêt sans risque seront faibles, plus la part d’actifs sans risque sera importante et moindre sera la rémunération.
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Admettons par ex. que la garantie arrive à échéance dans 1 an (ie 2018) et que les taux sans risque soient de 0,1%.
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Pour garantir la plus haute VL à l’échéance, la société de gestion devra investir X, tel que X x (1+0,1%)1=100, soit 99 ,9€. Seuls 10 centimes pourront être investi dans l’actif risqué. 99,9% du portefeuille seront investis dans l’actif sans risque au taux de rendement annuel de 0,1% dans notre exemple.
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On parle alors de monétarisation du portefeuille. Pour pouvoir honorer la garantie, la société de gestion se voit contrainte d’investir la quasi-totalité du portefeuille en monétaire avec les rendements que l’on connaît. Compte tenu de l’évolution des taux d’intérêt, cette monétarisation affecte non seulement les échéances courtes mais aussi longues, d’où des espérances de rendement très faibles.

