ISR et Solidaire :
Comment sélectionner les investissement ?
La présente synthèse a été inspirée par la table ronde de l’Observatoire EPS de l’Epargne d’Entreprise qui s’est tenue le 26 septembre 2017. Nous remercions tout particulièrement pour leurs contributions :
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Jean-Yves Jouan-Auzeby, Directeur du Pôle Avantages Sociaux & Epargne Salariale, VEOLIA
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Benoît Ringot, Directeur de projets, Développement Innovation & Marchés, VEOLIA
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Laure Delahousse, Adjointe au Délégué Général de l’AFG, Membre du Comité du Label ISR
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Marie-Geneviève Loys Carreiras, Analyste investissements solidaires, BNPP AM
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Pierre Yves Chanu, Membre du CIES et du comité du Label Finansol, Administrateur de France Active
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Ariane Hober, Directeur des ventes FRANKLIN TEMPLETON
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Nicolas Bénéton, Spécialiste de l’investissement responsable, ROBECO
EN RESUME...
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Dans l’esprit de beaucoup d’épargnants investissements ISR et Solidaires sont souvent confondus. Si tous deux visent à aller au-delà de l’investissement financier « classique », ils le font de manière très différente :
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L’ISR (ou ESG dans le monde anglo-saxon), ne remet pas en cause l’objectif de recherche de profit et de performance ; seulement, il propose une meilleure prise en comptes des externalités (positives comme négatives) liées à l’activité économique des entités considérées.
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A l’inverse, le solidaire, « révolutionne » l’approche de l’investissement. La recherche du profit et de la performance sont relégués au second plan, derrière l’impact social
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Comment sélectionner les Investissements Socialement Responsables ?
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Les réponses des gérants sont plurielles et varient selon :
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les classes d’actifs considérées (actions, obligations)
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les types d’émetteurs (entreprises, Etats…),
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les modes opératoires (exclusions ou approche au mérite relatif « best-in-class »)
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les ressources sollicitées (internes ou recours à l’analyse extra-financière externe)
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l’intégration au processus de gestion (quantitatif ou qualitatif)
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Les conclusions quant à la dimension ISR d’un même titre varient également d’un gérant à l’autre.
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De tels écarts d’appréciation peuvent laisser perplexe le néophyte, mais il n’en est pas autrement en matière d’analyse financière traditionnelle avec des recommandations variables (achat, vente, allègement) d’un analyste à l’autre.
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Cette diversité offre aux entreprises et à leurs épargnants un vaste choix permettant de retenir l’approche ISR qui s’avérera la plus cohérente avec la culture d’entreprise.
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On notera enfin l’intelligence et la prudence du Label ISR d’Etat qui a certes défini un cadre plus rigoureux mais sans trancher entre les approches.
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Comment sélectionner les Investissements Solidaires?
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Plus normé avec son agrément, dilué à 90 ou 95%, plus franco-français, le Solidaire a aussi la particularité d’investir en titres « non cotés » donc a priori peu liquides.
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D’où d’autres défis en matière de sélection des investissements :
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Comment identifier/sourcer les opportunités d’investissement (non cotées) ?
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Comment sélectionner les projets et les structures avec la rigueur financière nécessaire et les ressources suffisantes alors que les « tickets » d’investissement sont souvent très faibles ?
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Comment mesurer vraiment l’impact social et le suivre dans le temps ?
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Il peut aussi être nécessaire de privilégier les investissements cohérents avec les valeurs et autres projets portés par l’entreprise tout en évitant le mélange des genres qui consisterait à viser des fins commerciales ou communicationnelles sous couvert de démarche solidaire. La communication auprès des épargnants salariés et leur implication donneront davantage de ce sens à ces investissements.
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S’il n’y a pas de solution toute faite, la multiplication des initiatives dans de nombreux groupes laisse à penser que l’addition des savoir-faire dans l’entreprise et des ressources des épargnants salariés contribueront à soigner les « fractures sociales » de nos sociétés modernes.
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